Chanter, vibration vitale
Fondations
Le chemin d’apprentissage de Kelly ou moi est un flux d’énergie dopé à la confiance en soi. Multiplier les concerts en solo dans sa ville, voyager partout en France guitare à la main pour chanter devant des inconnus, se risquer au micro des radios et devant les caméras de deux émissions de télé-crochet (La Nouvelle Star et The Voice), préparer un album, et mener des études supérieures à bon port, voilà qui dit tout de la détermination de l’artiste. Voilà aussi venu le temps d’étayer son parcours pour mieux avancer. «Maintenant que je suis allée partout avec spontanéité, pour faire ce que j’aimais, je sens le besoin de consolider les fondations.» Elle a pour but de continuer à chanter en français, comme les grands maîtres de son enfance, Gainsbourg, Brel, Piaf, Brassens ou Trenet, mais en développant sa propre écriture et ses mélodies. «Je veux montrer qui je suis, avec ma musique et mes mots.»
Chant
Au départ était l’amour. Celui de sa mère, Sylvie, qui a été chanteuse. Celui de son père, Pascal, imprégné de la culture créole de l’île de la Réunion. «J’ai été bercée par les chansons. Il paraît que, bébé, je chantais en mettant un doigt dans la bouche, raconte Kelly ou moi. À huit ans, ma mère m’a inscrite à un cours de chant, c’est elle qui a enclenché le processus.» A l’époque, la famille Grondin s’est installée en Corse. Conjointement à la musique, la petite fille découvre les paysages méditerranéens. Cette nature préservée et les mélodies s’associent comme une plénitude. «Là-bas a commencé la musique, là-bas j’ai pu développé mon amour pour la nature, l’humain, le vivant.» L’enfant précoce chante corse en duo avec son frère et intègre une troupe de jeunes talents pour des comédies musicales inspirées de Walt Disney. C’est aussi là-bas qu’elle fait sa première scène. Devant 300 personnes, Kelly ou moi, 10 ans, interprète en plein air “Quand on a que l’amour” de Jacques Brel. «Chanter me fait littéralement vibrer, c’est ma vie.»
Indépendance
A 18 ans, à l’occasion d’un stage de chant, Kelly ou moi rejoint un groupe de sept musiciens, les Early Mind. Pendant quatre ans, la chanteuse sillonne avec eux sur Bordeaux et ses alentours, proposant des sets où se mêlent pop-rock, électro-pop et funk. «Tourner dans un groupe m’a donné envie d’être autonome. J’ai ressenti le besoin d’être seule sur scène, de jouer au contact avec le public, dans les bars, les restaurants et même dans la rue.» Toujours parallèlement à ses études, toujours encouragée par sa famille, elle veut prendre le pouvoir sur sa vie, guitare en mains. Son chemin artistique est celui d’une forme d’empowerment : un apprentissage permanent, la recherche perpétuelle d’une identité, la construction progressive d’un univers singulier. «J’avoue que plus j’avance, plus je veux être indépendante et faire ce que j’aime, au risque de ne pas avoir la puissance de l’argent.»
Télévision
À 18 ans, Kelly ou moi est sélectionnée pour la Nouvelle Star. Cinq ans plus tard, elle accepte de participer à une autre émission de télé-crochet, The Voice. Ce double parcours télévisé lui laisse une impression ambivalente. Certes, ces tremplins médiatiques lui ont donné plus de confiance pour se produire en public, mais le risque que courent les candidats est d’être instrumentalisés. «A la télé, il n’y a plus grand chose de spontané, c’est plutôt artificiel. Il faut assumer qui l’on est et décider soi-même de ce que l’on veut montrer. Analyse-t-elle. Je sais très bien que l’on est dans une société de l’image.»
AUTOPRODUCTION
Ambitieuse et entreprenante, en mars 2022, Kelly ou moi choisit la voie de l’auto-production pour développer sa carrière musicale en créant son label indépendant LKL Musique, au côté de Louis Lair et Léa Digiovanni, ses collaborateurs.
Le 24 novembre 2022, le jour de son anniversaire, l’artiste sort son album, « Première Plume ». Sa première plume, ses premiers sons. En résumé, ses premières sessions d’écritures et de créations de maquette des chansons de son album ont démarré au Népal, lors de son treck d’une 20aine de jours dans les Anapurnas, c’est là qu’elle écrit d’ailleurs son premier single « Dormir Partout ». Puis plusieurs chansons ont fleuri dans plusieurs lieux en France qui l’inspirent (Gironde, Normandie, Corse, Pyrenées atlantique). Elle enregistre les versions définitives au côté de son équipe à Paris et à Evian (74) dans les studios Grandes Rives de son arrangeur Adrien Graff.
TOURNÉE DE SON 1er ALBUM EN FRANCE ET À L’ÉTRANGER
En 2023 et 2024, Kelly ou moi est programmée dans plusieurs régions de France, du Nord au Sud… Normandie, Bretagne, Nouvelle Aquitaine, Hauts-de-France… et elle s’envole en tournée 2 mois tous les ans à l’étranger pour promouvoir son album. En effet, même si on retrouve chez elle l’âme du rock français, elle puise son inspiration du voyage et du monde qui l’entoure : Colombie et Équateur (Tournée 2021), Népal (Tournée 2022), Bresil et Argentine (2023). Elle rentre récemment d’une tournée en Indonésie (janvier/février 2024) qui a fait carton plein… ! (Voir son article sur sa tournée en Indonésie dans la rubrique inspiration).
DES CLIPS EN FRANCE ET À L’ÉTRANGER
Certains de ses clips sont tournés en Normandie, comme dans les studios du Kalif à Rouen, ainsi qu’à la Vrombie teinturerie à Saint Saëns. D’autres sont tournés à l’étranger. En effet, la chanteuse aime ramener de ses voyages et expériences musicales à l’étranger, un souvenir en image. Elle monte alors des projets en collaboration avec les musiciens ethnique, pour mixer la culture française avec celle de ses pays coups de coeur. Elle a tourné un clip au Népal (Kathmandu), en Indonésie (Sulawesi), au Brésil,… pour les plus curieux, son tout dernier projet a été fraîchement posté sur sa chaîne YouTube : elle a enregistré et tourné un clip sur sa musique originale « Dormir Partout » rearrangé avec les musiciens ethnique du Sud Sulawesi (Indonésie) avec les instruments traditionnels.
Écriture
«Avec mes textes, je me laisse la liberté d’aborder tous les sujets, graves ou légers, mais en gardant un ton ludique sur le fil de la dérision et l’absurde.» Kelly ou moi a par exemple travaillé sur l’acceptation de son propre corps et de celui de l’autre. «Je dis en substance que s’accepter tel qu’on est permet d’orienter ses pensées sur des choses qui permettent d’avancer.»
L’artiste nourrit sa créativité par ses lectures et ses voyages en Amérique du Sud et en Asie. En complément à la musique, elle garde toujours pour viatique la danse, le dessin et les mots. «J’ai compris que c’était le bon moment pour concentrer toute mon énergie sur mon univers de création.» témoigne Kelly ou moi.
Racines
C’est à 25 ans que Kelly ou moi se rend pour la première fois à La Réunion, île dont était originaire son grand-père paternel, venu s’installer dans le Lot-et-Garonne après une vie de voyages. «Là-bas, j’ai compris mon amour pour la musique – elle est partout ! – et mon attirance pour les rythmes et la danse. » Subjuguée par ce majestueux territoire volcanique, la musicienne vient à la rencontre de son pôle sud : la famille Grondin, celle de son père. L’autre pôle de la planète Kelly ou moi est situé dans l’hémisphère nord : c’est sa mère, Sylvie Berthou, que des photos de presse des années 1980 montrent chantant avec sa guitare dans les rues d’Agen lors de radio-crochets. L’union de Sylvie avec Pascal Grondin allait bientôt donner naissance à Thomas et Kelly ou moi, deux enfants bercés d’un même talent. À la maison l’art était une évidence et la musique une eau vive, un peu comme à la Réunion. On fredonnait ensemble Gainsbourg, Piaf ou Brassens, autant de nourritures spirituelles pour la chanteuse d’aujourd’hui.
Conception Paysagiste
«Plutôt que de concevoir des bâtiments en béton dans un bureau, j’ai voulu créer du vivant, du végétal, planter des arbres.» Titulaire d’un diplôme d’état de conceptrice paysagiste, Kelly ou moi cherche à concilier rigueur et créativité. Son œil a gardé l’harmonie graphique peaufinée par ses années d’études en arts appliqués puis en architecture à Bordeaux. Elle conçoit elle-même ses plans, en privilégiant crayons, pinceaux et papier. «Je fais tout à la main et n’utilise l’ordinateur qu’au minimum. Indique la jeune femme. Ma mère et ma grand-mère peignaient aussi, le dessin est ancré en moi depuis toute petite.» Images, costumes, lumières, sons : Kelly ou moi façonne graduellement son identité artistique avec le soutien de son manager Louis Lair. «Nous tentons de prendre en compte tout ce qui est lié aux sens. Ajoute la chanteuse. Je travaille un peu de la même manière dans mes conceptions de paysage et dans la musique.»
Audace
De l’audace, foncer sans se poser trop de questions, voilà bien sa manière de lutter contre la gravité et l’adversité. «Oser est la clef, assure-t-elle. A quoi bon se priver de ce dont on a envie et qui nous rend vivante ? Il faut pouvoir se sentir libre de suivre ses rêves, ses convictions, et surtout ses intuitions.» Reprendre en public “Le vent nous portera” (Noir Désir) ou “Runnin” (Beyoncé) est sa manière de revendiquer la liberté de son chemin, son voyage artistique. «Il faut assumer l’enfant qui est en nous, même si on a toujours envie de grandir trop vite.»
Compagnonnage
En 2014, dans le sillage de son passage à la Nouvelle Star, Kelly ou moi rencontre le chanteur-compositeur Ridan, «un grand bonhomme avec un gros caractère. Il a été pour moi une sorte de mentor.» Pendant quatre ans, le duo manager-chanteuse élabore un album en studio. Écriture des textes, composition, enregistrement de maquettes, Kelly ou moi (qui suit en parallèle ses études d’architecte paysagiste) plonge dans la création, apprend à élaborer une chanson dans l’exigence et la précision. Leur compagnonnage donne naissance à plusieurs chansons originales et un mini-clip vidéo. Qu’ils soient un jour publiés ou pas, ces morceaux constituent pour Kelly autant de clefs pour élaborer elle-même ses propres œuvres musicales.
Scène
Timbre grave, puissant et velouté, tessiture large, énergie indocile. En public, la voix de Kelly ou moi s’empare de l’espace, vous saisit à l’émotion, sait transmettre une pulsation. À elle seule, la chanteuse a presque la force d’un groupe de rock ! Enfant, elle a commencé à arpenter ce territoire sonore en famille. «On a envie de se donner, de faire résonner la musique et les mots dans le coeur des gens. Entre l’auditoire et l’artiste, l’échange est mutuel, on reçoit du positif, de l’amour. C’est intense» Plus tard, se produire dans la rue ou sur scène lui a paru naturel. Sur le sol, de plain-pied avec les spectateurs, le contact est direct et immédiat, «j’aime faire participer les gens.» En hauteur, sur une plateforme perchée à 1,50 mètre, la relation au public est – on s’en doute – plus distante. «J’arrive alors à rentrer dans une bulle, à être plus concentrée dans mon univers.» explique Kelly ou moi.
Univers
Une femme, une guitare acoustique, une voix. Quoi de plus simple ? Quoi de plus vaste et complexe ? Parmi les références spontanées de Kelly ou moi, figurent Joan Baez, Sade, Dolores O’Riordan, Mylène Farmer, Billie Eilish ou encore Tash Sultana. Chez les hommes, citons les musiques de Coldplay, M, Saez, ou Ben Howard. La liste – partielle – peut déjà sembler foisonnante, mais la tonalité est donnée. Kelly ou moi affectionne les timbres folk pop-rock. Elle tient à faire sonner la langue française dans un environnement acoustique métissé de percussions électroniques. «Seule, je suis attirée par les mélodies mélancoliques et mystérieuses. C’est mon côté lunaire. En groupe, j’ai envie de bossa-nova et de salsa, dont les rythmes font écho à mon goût pour le voyage, la découverte et l’ouverture : mon côté solaire. Je veux faire apparaître ces deux facettes sans tomber dans la caricature.» L’artiste a décidé de s’accorder plusieurs mois pour composer en solo, «pour creuser ce qu’il y a au fond de moi.»